L’internet et la mémoire du sol.
Il existe dans le sol forestier grâce à un réseau de laments de mycellium un système de communication, de coopération et de survie par lequel les arbres communiquent entre eux. Loin de la conception moderne et libérale d’une concurrence inter espèces, ce modèle montre que le développement et le maintien de la vie reposent aussi sur la symbiose et l’entraide. Ce modèle nourrit aussi la pensée anarchiste à l’opposé du modèle de concurrence et de sélection Darwinien, largement nourri des mécanismes d’impérialisme et de libéralisme économique.

Être forêts
Je reprends le titre de l’ouvrage de Jean-Baptiste Vidalou.
Les forêts sont depuis plusieurs siècles des territoires de lutte. Elles représentent depuis des millénaires la part sauvage de notre monde, dont les actions de résistance sont facilitées par leur éloignement des centres névralgiques de décision et de pouvoir de notre société. Les forêts sont aussi des territoires de vie, des territoires qui « cristallisent des attachements irréductibles, des attachements que l’on ne peut trahir » à de multiples formes du vivant végétal, animal, microbien. Elles ont une place importante dans nos récits collectifs, nos mythes et nos imaginaires. Mais elles sont en danger, menacées par la puissance capitaliste, la mondialisation de la filière bois et le changement climatique. Je propose de lier ce projet aux « êtres forêts », à celles et ceux qui luttent contre l’épuisement des ressources planétaires et la destruction des milieux écologiques en développant de nouveaux modes d’habiter, respectueux des autres espèces vivantes, et en ce sens portent un autre projet de société. Pour cela je m’appuie sur un réseau constitué de forestier.e.s, de charpentier.e.s, de débardeu-r.se.s à cheval, des collectifs et des associations issues des marges de notre société qui à travers leur action montrent qu’« un autre monde est possible ».